Sexualité et Parentalité

Publié le par Chloé François

On essaie souvent de réorganiser une vie de couple qui s’est un peu étiolée avec le temps… Et l’arrivée des enfants, on le sait, bouleverse beaucoup de choses — y compris, et surtout, sur le plan intime. Alors quand un bébé arrive, et que les premiers mois sont rythmés par les nuits hachées, les hormones, la fatigue… Comment réussir à maintenir une sexualité vivante, épanouie, sans pression ?

La parentalité : une pause symbolique de deux ans pour l'intimité ?

C’est un territoire très sensible, mais fondamental. La première chose à admettre, c’est qu’il n’y a pas de règle universelle. Chaque couple, chaque femme, chaque homme vit cette période à sa manière. Cela dit, une idée revient souvent en gynécologie et en sexologie : on accorde symboliquement deux ans de répit autour de l’accouchement.

Pendant cette période, il est logique et naturel que la sexualité passe au second plan. Ce "délai" peut même commencer dès la grossesse, phase durant laquelle le désir peut être intense pour certaines et totalement absent pour d'autres. Après la naissance, c'est un autre monde : entre le retour de couche, les bouleversements hormonaux et les douleurs physiques, le corps devient un territoire à réapprivoiser.

Et il ne faut pas oublier l’impact que cela peut avoir aussi sur le partenaire. Assister à un accouchement peut être une expérience bouleversante. Voir le sexe de sa compagne transformé peut laisser une trace émotionnelle.

Alors, comment faire ? L'essentiel est de reprendre doucement, en remettant la sensualité au cœur de l'échange, sans pression de performance. Redécouvrez-vous par les gestes, les caresses, la tendresse. Il est parfaitement normal que la libido ne soit pas au sommet dans une période où le sommeil est rare. Se déculpabiliser est le premier pas vers un équilibre retrouvé.

Redécouvrir l’autre en douceur après un bouleversement

La grossesse et l'accouchement peuvent laisser des traces, de petits ou grands traumas qui marquent le corps et l'esprit. Pour "retâter le terrain" sans maladresse, la clé est souvent de revenir au jeu et de réintroduire de l’érotisme sans objectif final.

Cela peut passer par le simple plaisir de s'apprêter, si l'envie est là, ou par de petits rituels qui créent des bulles d'intimité :

  • Créer des moments complices : un cocktail à deux, un apéritif partagé, une atmosphère douce...
  • Explorer de nouveaux contacts : si le désir revient, explorez les caresses, les jeux sensoriels, en évitant les zones sensibles.
  • Respecter le rythme de chacun : L'essentiel est de toujours rester dans le respect absolu de ce qui est possible pour l'un et pour l'autre.

Il s'agit de construire, pas à pas, un nouveau langage corporel, plus libre et plus à l'écoute. Se redécouvrir, c’est aussi se réinventer ensemble.

Le désir : entre construction et spontanéité

Pour moi, le désir est à la fois quelque chose qui se cultive et une énergie qu’il faut laisser surgir. Au début d’une relation, on découvre ce qui plaît à l’autre. C’est une période de construction. Comme le vin, on évolue avec le temps : nos goûts changent, nos envies aussi. Ce n’est pas un problème, à condition d’avancer ensemble et de continuer à se découvrir.

Et puis, il y a une condition essentielle pour que le désir s’installe : le couple, dans son ensemble, doit aller bien. Il faut que l’émotionnel soit nourri, qu’on partage une vraie complicité au-delà de l’érotique.

Entretenir la flamme au quotidien

Si je devais résumer en deux mots ce qui permet d’éviter que la routine n’étouffe le désir, je dirais : rendez-vous galants et petites attentions.

Prendre soin de l’autre au quotidien, ça change tout. Un geste simple comme préparer un café, faire couler un bain, ou poser une serviette chaude à portée de main est une preuve d'attention qui dit "je pense à toi". Ces gestes, pleins de tendresse, renforcent le lien et nourrissent l'envie… d’avoir envie.

Quand le désir évolue… c’est normal

La courbe du désir connaît naturellement des hauts et des bas. Avec le temps, les relations sexuelles peuvent devenir moins fréquentes, car on privilégie la qualité à la quantité. On n'a plus besoin de se "prouver" quelque chose.

Le corps aussi évolue. Certaines pratiques deviennent moins confortables. Mais cela ne signifie pas la fin du plaisir. C’est simplement un autre rythme, un autre langage. Le plaisir peut devenir plus cérébral, plus imaginatif. L’important est de continuer à y trouver son compte et d'être heureux du résultat.

Moins de sexe, est-ce toujours un problème ?

Non, pas du tout. Il y a des tas de raisons pour lesquelles un couple peut traverser une période sans sexualité, comme des pathologies (endométriose, adénomyose) qui rendent les rapports douloureux. Il faut se méfier des apparences. Ce n’est pas parce qu’un couple fait l’amour six fois par semaine qu’il va bien. Parfois, cette hypersexualité cache un manque de communication.

À l’inverse, un couple qui a peu ou pas de rapports peut être profondément complice, tendre, solide. Ce qui compte, c’est ce qu’on retire de la relation. Est-ce qu’on s’y sent bien ? C’est là que se situent les vrais indicateurs.

Savoir s'écouter : quand sauver la relation ou y mettre fin ?

Enfin, comment savoir s'il faut sauver une relation ? Certains signes ne trompent pas. La violence, physique ou morale, est une ligne rouge absolue. Mais il y a aussi des signes plus discrets : se sentir ignoré·e, devenir un fantôme, ne plus pouvoir dialoguer.

Si l'autre refuse de vous entendre, de vous aider, de faire sa part, et que cela devient trop lourd, il faut savoir s'écouter. Ces "petites violences" du quotidien peuvent devenir insupportables. Parfois, la meilleure décision pour soi… c’est de partir.

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